En juillet 1969 une fusée lunaire Saturne V se déploya dans la nuit avec un équipage de 3 hommes. Le hangar contenant ces lanceurs est encore le plus vaste bâtiment construit sur la Terre. Posés dans la Mer de Tranquillité, Armstrong et Aldrin coupèrent temporairement les communications avec la Terre pour jouer comme des enfants dans les dunes de poussière.

1960: expédition Walsh-Picard. Une bathysphère contenant les 2 hommes atteignait le fond de la Fosse des Mariannes, à près de 11 kilomètres sous la surface de l'océan pacifique. Les profondeurs pélagiques étaient alors un monde de mystère. Les échantillons biologiques remontés depuis la surface atteignaient 3 kilomètres. Ill était alors admis qu'au-delà de 6 kilomètres, on ne trouverait plus que quelque inimaginable crustacé. A 8 kilomètres de profondeur, Walsh et Picard décachetèrent la protection de leur hublot et virent, stupéfaits, une ombre ondulante de près de 5 mètres...

Les humains explorateurs verront-ils un jour depuis un un hublot de navire spatial le Grand Mur de Galaxies ?

Nous maîtrisons aujourd'hui certaines des propulsions spatiales permettant de construire des avant-postes humains dans une partie du système solaire. Mars, aux déserts oranges et rouges, aux canyons profonds de 7 kilomètres et longs de 4000, au dôme de Tharsis culminant à 27 kilomètres découvrant un panorama continental sur Vallès Marineris. Europe, lune de Jupiter, dont la banquise épaisse cache un océan d'eau liquide contenant plus d'eau que la Terre n'en possède...

Les étoiles figurent un saut plus spectaculaire : la plus proche étoile de notre système, qui se trouve dans la constellation du Centaure, est à 50 000 fois la distance de la Terre à Pluton. Si notre soleil figurait une orange, la plus proche autre orange - Proxima du Centaure- se verrait éloignée de 500 kilomètres. Entre les deux règnerait le noir spatial, un vide de matière se limitant à quelques atomes d'hydrogène par km3.

La propulsion théoriquement la plus efficace se trouve être la propulsion à antimatière. Pourtant, même ce moyen ne nous permettrait pas d'atteindre les mondes stellaires en moins de dizaines d'années. Faut-il se résigner à construire des vaisseaux generations, immenses tortues marines à l'assaut d'un océan d'éther, condamnés à n'espérer que les étoiles les plus proches...?

Peut-être pas, car la distance tient beaucoup d'une illusion: si l'on abandonne l'idée de se "propulser" dans l'espace, si à l'inverse on considère de modifier les propriétés de l'espace-temps lui-même de sorte que deux points distants soient momentanément acollés, alors le problème est théoriquement résolu.
Cette idée simple porte un nom: la théorie du Warp Drive.
Elle suppose que la théorie de la Relativité Générale est juste dans son fondement associant la forme de l'espace-temps à son contenu énergétique ou matériel. Le Warp Drive est une théorie balbutiante qui a ceci de fulgurant qu'elle rend les voyages possibles non seulement d'une étoile à l'autre, mais aussi d'une galaxie à l'autre et même d'un superamas de galaxies à l'autre, et ce sans modifier le temps propre des voyageurs (qui restent synnchronisés avec la Terre): la seule restriction apparait être la "résistance à la déformabilité" de l'espace-temps, que personne ne connait, mais que l'on peut estimer être au moins de l'ordre d'une centaine de millions de fois la vitesse lumière (pour peu que nous disposions d'une source d'énergie si colossale qu'elle est inimaginable aujourd'hui...)

Par ailleurs les progrès de la génétique, de la cybernétique, de la nanotechnologie, semblent plus rapides que ceux des technologies spatiales. Nos corps changeront-ils plus vite que nos machines ? Les navigateurs stellaires seront-ils des humains augmentés ? Les vaisseaux seront-ils construits en orbite terrestre par des imprimantes 3D ?

Cela semble utopique ?...

Et pourtant...

N'avons-nous pas appris à voler avec quelques bouts de bois et un peu de toile ?...

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